Désolé, je baisse les bras….

Je rends les armes, je jette le tablier, Je tire ma révérence, je me rends….J’abandonne.

9 mois que j’essaie de me faire à cette expatriation, j’ai eu besoin de 9 mois…pour la délivrance, comme un accouchement. Je me délivre. J’ai essayé d’être heureuse, je vous jure.  J’ai essayé de me créer un cocon, Je m’en suis donnée les moyens. Mais je ne peux pas vivre seule, je l’avoue.  Je ne peux pas tisser seule, c’est trop difficile. Je n’arrive pas a me faire apprécier, mon tort est d’avoir juste essayé, peut être trop…Je devrai savoir, on ne force pas les sentiments. J’ai essayé d’être amie avec des gens qui ne m’intéressent même pas. Des gens que je n’aurai même pas regardé dans la vraie vie, car on on ne se serait rien apporté, du moins je l’aurai cru. Tellement besoin, tellement en manque, Comme un chien affamé qui se jette sur du pain rassis alors qu’il n’aime que la viande. J’ai essayé.

J’ai toujours porté une armure, je peux m’ouvrir, je peux me livrer, partager, très vite…mais en face, je dois sentir de la bienveillance, je dois être à l’aise, je ne dois pas me sentir en danger. Et ici, c’est tous les jours la guerre.

A quoi bon forcer le trait ? Le jeu n’en vaut pas la chandelle. J’en arrive à ne plus me faire du bien. Je commence à me faire du mal. Je commence a ne plus savoir pourquoi je suis la, et c’est le signe du debut de la fin. le retour imminent. La plage, le soleil, je voulais. La plage, le soleil j’ai eu. Mais ca ne suffit plus. On peut vivre d’amour et d’eau fraiche. Qu’on me donne de l »amour, moi j’en ai a revendre. J’en ai des litres, qui attendent juste preneur, bien sagement.

De toute expérience ressort du positif, j’en suis convaincue. Mon positif est que je me suis, plus que jamais, rendue compte de ma persévérance. Mais il faut savoir s’arrêter, même en marche. Ce n’est pas grave, j’ai essayé, maintenant je saurai, je sais.  Je sais que j’ai besoin de ma famille, leur amour inconditionel m’est nécessaire, mais de près, j’ai besoin de les voir, j’ai besoin de serrer ma nièce et mon neveu dans mes bras, j’ai besoin de leur dire que je les aime, sans avoir peur, sans avoir peur d’aimer et de le dire haut et fort, et ils sont ceux qui m’apprennent à le faire. Pourquoi m’en priver.

Pourquoi essayer si loin d’être aimé des autres…pourquoi être allée chercher de l’amour si loin, car en fait, c’est de ca qu’il s’agit…Je suis allée chercher bonheur. Qui dit bonheur, dit Amour, mais avec un grand A, le grand A…Amour des autres, d’un homme, d’amis, de mon travail, de mes collègues, de mon temps, du temps…Je suis allée aimer ma vie, celle que j’aurai construit. Celle que je n’ai pas réussi à construire. Mais elle n’a fait que me ramener d’où je viens, ou j’appartiens, vers les miens. Je suis partie pour mieux revenir.

Ma famille, et pis quelques amies…les absentes, mais dont les silences ne peuvent pas être mal interprétés, que je ne veux pas mal interprétés, je refuse. Ce sont comme des blocs, qu’on ne peut pas bouger, qu’il pleuve, vente ou neige, je sais qu’ils sont là. Je sais qu’on s’aime. Je sais que leur vie suit son chemin, j’y ai ma petite place quelque part, certes petite, mais elle est là, en tout cas je l’espère. Mes cops. Et les présentes, celles qui se sont révélées par mon absence, celles qui savent tout, celles qui sont mes gardes fous, celles qui m’aident à savoir quand je ne sais plus…enfin il y en a surtout une. Merci Sabrina, je sais que tu me liras. Merci d’être là…merci de ne pas être fatiguée. Merci de m’aimer comme je suis. Merci de me prouver qu’etre moi suffit. Merci d’avoir réussi à tout prendre, mes joies et mes pleurs.  Tu pourrais écrire mon livre. J’espère te donner autant, l’amitie c’est un equilibre, on donne, on recoit, si ce n’est pas la, ca sera un jour, quand tu en auras besoin.  J’apprends et tu m’y aides. Celle qui me rappelle que j’ai le droit d’être imparfaite, que j’ai le droit de me plaindre, j’ai le droit de parler, parfois beaucoup, j’ai le droit d’avoir besoin des autres, de toi, et de ne pas me tourner le dos, comme d’autres ont pu le faire. Merci de me rappeler, presque tous les jours, la signification de l’amitié, moi qui pensait avoir perdu le dictionnaire.

Je suis partie loin, seule, deux fois, deux destinations différentes, deux expériences différentes. Chacune m’a relevée, élevée, grandit. De belles rencontres, la mienne aussi et surtout. Je suis plus forte, c’est sûr, et j’ai ce petit truc diffèrent, ce petit détail, cette petite bulle ou je pourrais m’échapper par temps gris, qui nous diffère, nous les expatriés.  Il y a un petit quelque chose qui nous permettra toujours de savoir qu’il y a un ailleurs, et d’avoir choisi, d’y rester ou pas.

Maintenant, j’espère me servir, une fois de retour, de tout ce que cette petite année m’aura apportée, je ne sais pas encore dire quoi, je ne sais pas ce qu’elle changera, mais j’imagine que je le saurai en vivant cette vie qui m’attend.

 

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8 réflexions sur “Désolé, je baisse les bras….

  1. C’est bien de persévérer, c’est bien aussi de voir quand le moment est venu de ne plus forcer la chose… Tu gardes un bonne impression de cette expérience, c’est déjà ça!! Ce n’est donc pas du temps perdu!!
    Sinon, tu as déjà une idée de ce que tu vas faire (au niveau professionnel) en rentrant?

    • Bien sur que j’en garde une bonne impression, tout n est pas a jetter 😉
      Je n’ai aucune idee de ce que je vais faire, et je ne prefere pas y penser,,,je ne renter pas avant septembre, ca me laisse un peu le temps d y reflechir 😉

  2. Nos expériences nous construisent, elles ont l’avantage de nous dire exactement ce dont ne VEUT PAS ou PLUS. Et ça c’est essentiel pour construire demain. C’est le bout de chemin que tu as fait!
    Belle route à toi!

  3. Tu sais, j’arrive ici et tu t’en vas… d’où je ne sais pas, simplement un premier texte qui parle de baisser les bras. Tu sais… avoir les bras en l’air pendant neuf mois, ce doit être épuisant. Des fois, lâcher prise c’est simplement le meilleur remède pour nous faire du bien. Je continuerai de lire tout de même, curiosité de voir ce qui t’a tenu sur le qui-vive si longtemps. Bras ballant et tête haute, je suis certain que tu seras y faire.

  4. Jo Blissfool

    Je suis admiratif de ce que tu as accomplis, du chemin que tu as parcouru. Je t’envie cette force qu’il t’aura fallu.
    Fais-moi signe quand tu seras de retour, qu’on s’en jette un petit.
    Je t’embrasse.

    • Merci mon Jos, ca me touche, surtout venant de ta part. Malgre tout, tu auras toujours cette part importante et non negligeable dans ma vie et mon Coeur ( en ami hein :-)) On efface pas toutes ces annees facilement et pis y a pas de raison. Si retour il y a,je compte bien sur un petit repas!

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